Après une longue période d’attentes, les premiers vaccins anti-Covid ont enfin été autorisés. En effets, parmi plusieurs candidats-vaccins, c’est celui développé par Pfizer et BioNTech qui est le premier vaccin à ARN messager dont l’utilisation a été homologuée par l’Union Européenne et l’OMS. Outre ces derniers, le Canada, l’Arabie Saoudite, le Royaume-Uni et les Etats-Unis d’Amérique ont aussi autorisés l’utilisation de ce vaccin sur leurs territoires.
Plusieurs pays ont ainsi commencé les campagnes de vaccination, depuis décembre 2020, à travers le monde. Les personnes à risques (personnes du troisième âge, diabétiques, hypertendus, etc.), les professionnels de la santé et les travailleurs sociaux sont les premiers à être vaccinés. Pendant ce temps, de nombreuses personnes cherchent à mieux comprendre ce vaccin anti-Covid en se posant plusieurs questions légitimes. Cet article répond aux questions les plus posées à travers le monde.
Par quel mécanisme le vaccin à ARN messager agit-il ?
Ce vaccin anti-Covid agit globalement comme tout vaccin. Il a pour but de forcer l’organisme à enclencher une réponse immunitaire rapide et efficace contre une potentielle intrusion du virus SARS-CoV-2 dans l’organisme. En d’autres termes, il permet au système immunitaire d’apprendre à combattre le Covid-19. Cependant, ce nouveau vaccin dit à ARN messager utilise une technologie qui n’a jamais été appliquée chez l’Homme, auparavant.
Ce dernier transmet à l’organisme, le code génétique nécessaire pour que le corps fabrique lui-même l’antigène anti Covid-19. Ce vaccin se présente sous forme de toutes petites particules (nanoparticules) de lipides contenant des molécules d’ARN messager. Cette substance, une fois intégrée par les cellules, engendre la production de fragments d’agent viral semblable à celui du Coronavirus. Celui-ci est inoffensif. Mais il est capable d’enclencher une réponse immunitaire que l’organisme gardera en mémoire.
Le vaccin à ARN messager n’a aucun risque sur le génome humain
L’ARN messager n’aura que pour rôle d’imiter l’action de la protéine S (Spike) au sein de la cellule, afin de provoquer la réaction immunitaire. En réalité, le virus du Covid-19, lui-même ne peut être aussi dangereux. Mais, il porte à sa surface, une glycoprotéine dénommée « la protéine Spike ». C’est celle-là qui représente l’antigène responsable de la réaction immunitaire de l’organisme de la victime. Le vaccin à ARN messager reproduit cette protéine sous forme inoffensive et sans le virus lui-même.
Ainsi, contrairement aux vaccins habituels et à celui de l’ADN, le vaccin à ARN messager est le plus sûr. Cela s’explique par le fait qu’il ne nécessite pas la manipulation du virus et surtout parce qu’il n’y aura pas son introduction (même sous forme atténuée), dans l’organisme. En plus, puisqu’il n’aura aucune action directe sur l’ADN, il ne peut aucunement modifier le génome humain.
Qu’est-ce qui fait la différence entre ce vaccin et les autres vaccins habituellement utilisés ?
Il est important de rappeler que le principe de tous les vaccins (y compris ceux à ARN messager) est le même. Il s’agit de « donner une fausse alerte au système immunitaire, afin qu’il se prépare à affronter le pire ». Mais, le mécanisme utilisé est très différent. En réalité, pour les vaccins habituellement utilisés, « l’agent pathogène est le virus lui-même, mais, sous sa forme non virulente ou inactivée ».
Il peut aussi s’agir d’un virus anodin qui a été génétiquement modifié afin d’exprimer les antigènes propres aux vrais virus. Ce n’est pas le cas avec les vaccins à ARN messager développés par Moderna et le groupe Pfizer-BioNTech. Par ailleurs, il existe un autre type de vaccin dit « à protéine recombinante ». Celui-ci permet d’introduire dans l’organisme, une protéine Spike, semblable à celle du Covid-19. Celle-ci ne nécessite pas un ARN messager, mais déclenche la production d’anticorps.
Quelle est la différence entre les vaccins Pfizer et Moderna ?
Le vaccin Moderna est le second vaccin à ARN messager ayant atteint avec succès, la phase III des expérimentations, après celui de Pfizer. Le vaccin Pfizer a été déclaré efficace à 95 % au moins. Quant à celui de Moderna, son efficacité déclarée est de 94,5 % au moins. En outre, les morceaux d’ARN utilisés sont différents. Moderna utilise le « mRNA-1273 » alors que celui de Pfizer est le « 3 LNP-mRNAs » encore désigné par « BNT162b2 ».
Avec le vaccin de Moderna, la protéine Spike est produite entièrement, tandis que celle de Pfizer l’est partiellement. Par ailleurs, la plus grande différence connue entre ces deux vaccins est la température de conservation. En effet, pour que la molécule soit stable, les vaccins sont conservés à des températures très basses : -70 °C pour Pfizer et -20 °C pour Moderna. Cela représente une grande contrainte logistique, surtout avec celui de Pfizer qui nécessite des équipements très sophistiqués.
Pourquoi le vaccin anti-Covid est-il conservé dans le froid ?
Comme énoncé plus haut, les vaccins sont conservés à froid afin de s’assurer de la stabilité des molécules. En réalité, il s’agit d’une molécule à forte activité. Ces températures extrêmes inactivent cette activité. Ainsi, cela évite à la molécule de se transformer ou même de se casser. Par conséquent elle sera injectée dans l’organisme des personnes à vacciner, tel qu’elle est produite au laboratoire (sans aucune modification). Cela rend la vaccination plus sûre et plus efficace.
Les firmes pharmaceutiques se chargeront elles-mêmes du transport des vaccins
Il s’agit d’une mesure qui permet de faire face aux contraintes logistiques en rapport avec la conservation des vaccins. Ainsi, les États n’auront plus à trop se soucier par rapport à la faible capacité de certains centres hospitaliers. Ces firmes sont en effet, très équipées pour assurer la congélation et la surcongélation des vaccins. Toutefois, après une certaine période, les vaccins pourront être transférés dans des réfrigérateurs normaux, tout en gardant leurs efficacités.
Le vaccin anti-Covid nécessite deux doses : Pourquoi ?
Il faut deux doses du vaccin pour une personne. Ces deux doses doivent être espacées d’une période minimale de trois semaines, à compter du jour de la première dose. Cela favorise une multiplication des anticorps. Ainsi, ces derniers empêchent efficacement, le virus de se multiplier dans l’organisme. La seconde dose a donc pour rôle de booster la réaction immunitaire enclenchée par la première, tout en rendant la vaccination plus efficace.
Par quels moyens l’efficacité de ce vaccin est-elle mesurée ?
L’efficacité de ses vaccins est mesurée par la quantité d’anticorps sécrétés par les systèmes immunitaires des personnes vaccinées. En réalité, un vaccin est dit efficace si la réponse immunitaire des sujets vaccinés est égale ou supérieure à celle enclenchée par une immunité naturelle.
Dans le cas de ce vaccin anti-Covid, cette réaction immunitaire est largement élevée. Et cela a été observé au niveau de 9 sujets sur 10. Ces résultats sont d’autant plus satisfaisants lorsqu’on se penche sur le nombre élevé de participants à l’enquête de la phase III.
Une personne déjà atteinte du Covid peut-elle être encore vaccinée ?
Les personnes atteintes du Covid-19 e de toute autre pathologie similaire et ayant déjà guéris peuvent être vaccinée sans dangers. Toutefois, certains sujets sont exclus de cette vaccination. Il s’agit par exemple de personnes souffrantes du VIH/SIDA et des sujets immunodéprimés.
Quels sont les effets secondaires du vaccin anti-Covid ?
Comme tout médicament ou vaccin, le vaccin anti-Covid a des effets secondaires. Ces effets sont entre autres : l’anaphylaxie, l’hypersensibilité, l’insomnie, la lymphadénopathie, les céphalées, des douleurs musculaires, des douleurs articulaires, etc. Ces symptômes sont généralement peu fréquents. Les cas de paralysie faciale sont très rares. Jusqu’à ce jour, il n’y a eu que 4 cas de paralysie faciale aiguë dans tous les groupes d’expérimentation (soit 4 cas sur plus de 44 000 personnes).
Il y a aussi des anomalies et troubles généraux sur les parties du corps ayant reçu les injections. Ce sont entre autres des gonflements, des rougeurs, des prurits, etc. Les cas les plus fréquents sont les nausées, la fatigue, des malaises, la fièvre, les frissons, etc. En général, il n’y a pas d’effets secondaires graves observés jusqu’à ce jour), malgré le nombre élevé des sujets ayant participé à l’expérimentation.
Dispositif de suivi des effets indésirables
Pour une maladie de telle envergure, il est nécessaire d’installer un dispositif strict et rigoureux pour suivre les personnes vaccinées. C’est pourquoi les États ont mis un dispositif de signalement en place. Ce dispositif comporte « le portail des signalements du Gouvernement » et le « téléservice VACCIN COVID ». Par ailleurs, un outil de pharmacovigilance renforcée est mis au point pour mieux collecter les potentiels effets secondaires au cours du processus de vaccination.
Qu’en est-il des autres vaccins de prévention contre le Coronavirus à venir
Hormis les vaccins à ARN messager, il existe d’autres vaccins ayant été utilisés dans d’autres pays comme la Chine, le Cuba et la Russie. Le tout premier vaccin à être homologué étant Spoutnik V (le vaccin Russe). En mi-octobre, environ 193 vaccins étaient en cours d’élaboration dont 10 étaient en phase III.
Les principaux vaccins à venir sont entre autres : le vaccin de l’Université d’Oxford, ceux du groupe Johnson & Johnson, de Sinovac, de Novavax, etc. Plusieurs technologies sont utilisées (virus inactivés [majoritairement,], protéine recombinante, vecteur non viral repliable, etc.).